Feeds:
Articles
Commentaires

beckett4.jpg

« Tout sauf le vide. Non. Le vide aussi. Inempirable vide. Jamais moindre. Jamais augmenté. » Cap au pire, 1991.

Voilà trois mois que cette exposition très réussie occupe une partie du dernier étage du Centre Pompidou et c’est déjà presque la fin. Pour les inconditionnels de cet auteur dramatique inégalé (dont je fais partie), il vous reste jusqu’au 25 juin pour découvrir d’autres facettes de l’oeuvre et de la vie du génie Beckett.
L’exposition, qui réunit des documents exceptionnels tels que des manuscrits (ornés de quelques griffonnages fleuris du maitre) et des archives audiovisuelles, est organisée autour de huit étapes: voix, restes, scènes, truc, oeil, cube, bram, noir. Outre les très nombreux exemples audiovisuels d’adaptation de ses oeuvres, le parcours permet de comprendre à quel point les artistes plasticiens, parmi lesquels ses contemporains mais aussi les nôtres, ont emprunté à ses images. L’exposition, en nous plongeant au coeur des obsessions du monde Beckettien, présente ainsi des oeuvres de Bruce Nauman, Bram Van Velde, Giacometti, Jasper Johns, Sol LeWitt…

Prévoyez deux heures pour profiter des films et extraits de pièces. En fin de journée, la foule y est moins dense.

Un extrait de la très belle pièce en un acte Comédie:

Publicité

Il ne reste que quelques semaines avant les grandes vacances des théâtres… Et de nombreux spectacles à l’affiche sont incontournables. Voici une petite sélection pour la semaine à venir:

Théâtre Bastille www.theatre-bastille.com
Les égarés
Un projet de Pierre Meunier.
A 21h Mar, Mer, Ven, Sam. A 17h Dim.
Jusqu’au 1er juillet.

La Cartoucherie
Festiberal. (Théâtre de l’Epée de bois)
Festival d’auteurs contemporains du théâtre ibérique et latino-américain.
19h le samedi 16 juin. Entrée Libre.

Rencontres(Théâtre de la Tempête)
Comment aborder théâtralement les questions du monde?
Série de débats jsuqu’au 17 juin.

Chaillot www.theatre-chaillot.fr
Sombrero
Chorégraphie Philippe Découflé.
A 20h30 du Mer au Samedi.
Jusqu’au 16 juin.

La Colline www.colline.fr
Les Trois soeurs
Mise en scène Stéphane Braunschweig.
A 19h30 mar. A 20h30 du Mer au Sam. A 15h30 Dim.
Jusqu’au 23 juin.

Hedda Gabler
Mise en scène Richard Brunel.
A 19h Mar. A 21h du Merc au Sam. A 16h Dim.
Jusqu’au 24 juin

Parc de la Villette Espace chapiteaux www.villette.com
Comme en plein jour
Mise en scène et interprétation Jean-Baptiste André
A 21h30 du Mer 13 au Sam 16 juin.

Convergence 1.0
Conception et interprétation Adrien Mondot.
A 21h30 du Merc 20 au Sam 23 juin.

L’éloge du poil
Création et jeu Jeanne Modoj.
Mise en scène Pierre Meunier.
A 21h30 du Mer 27 au Sam 30 juin.

Paris Villette www.theatre-paris-villette.com
Human (articulation)
De Christophe Huysman.
A 21h Mar. A 19h30 du Mer au Sam.
Jusqu’au 30 juin.

Rond-Point www.theatredurondpoint.fr
Semianyky (La famille)
Par le Teatr Licedel.
A 20h30 du Mar au Sam. A 15h Dim.
Jusqu’au 8 juillet.

Mishelle di Sant’Olivia
Ecriture et mise en scène Emma Dante
A 21 h du Mar au Ven. A 19h30 Sam. A 15h30 Dim.
Jusqu’au 17 juin.

Vita Mia
Texte et mise en scène Emma Dante.
A 19h30 du Mar au Ven. A 18h et 21h Sam.
Jusqu’au 17 juin.

Théâtre de la Cité Internationale www.theatredelacite.com
Tout le bonheur est à l’intérieur (Dispositif pour une télévision d’art et d’essai)
Réalisation Odile Barbelley et Michel Jacquelin.
A 20h30 Mar, Ven, Lun. A 19h30 Jeu, Sam.
Jusqu’au 30 juin.

Théâtre de la Ville www.theatredelaville-paris.com
Tanztheater Wuppertal
Chor: Pina Bausch
Sam 16, Lun 18, Mar 19 à 20h30. Dim 17, 17h.
Jusqu’au 24 juin.

Et à New York….

Une initiative de Creative Time:

JONATHAN MONK
Five Ballerinas in Manhattan.

Chinatown, East Village, Greenwich Village, Times Square, SoHo, Central Park, Wall Street.

monk.jpg

Jonathan Monk will restage Daniel Buren’s key performance work, Seven Ballets in Manhattan, on its 32nd anniversary. Re-titling the work, Five Ballerinas in Manhattan, five performers, dressed in dance rehearsal clothes, will attempt to perform Buren’s choreography at the identical locations on the same days and times of the original performances. In 1975, the dancers carried placards featuring the striped work of Buren; for this rendition, Monk will have the dancers distribute an adaptation of Buren’s brochure featuring illustrations of the choreography for each site.

This enigmatic work in its original presentation prompted questions regarding the status of art in the public realm and how such confrontations are defined in its initial presentation. For example, audiences in SoHo, then the center of the commercial gallery scene in New York, accepted the work as art, but audiences on Wall Street interpreted the parade of placards as a potential unidentifiable threat. By re-phrasing and re-presenting works from the Modernist Canon of the 1960s and 1970s, Monk aims to test their continued strength and validity, in part through demystifying the process. Part homage, part parody, the work suggests alternative outcomes, differing audience responses and new-routes for the cultural producer and artist of today.

This is conceptual artist Jonathan Monk’s first non-gallery based work in New York. Born in Britain in 1969, and now based in Berlin, Monk works in a wide range of media including installations, photography, film, sculpture and performance. His tongue-in-cheek methods often recall procedural approaches typical of 1960’s Conceptualism, but without sharing their utopian ideals and notions of artistic genius. Monk, like Daniel Buren, is a key practitioner in the “art into life” debate.

Sunday, May 27, 2-4pm: CHINATOWN beginning at Walker and Centre Streets
Monday, May 28, 2-4pm: EAST VILLAGE beginning near 8th Street and 3rd Avenue
Tuesday, May 29, 2-4pm: GREENWICH VILLAGE beginning near West Houston Street and Avenue of the Americas
Wednesday, May 30, 11am-12pm and 9-10pm: TIMES SQUARE beginning near
42nd Street and 7th Avenue
Thursday, May 31, 1-4pm: SOHO beginning at 420 West Broadway
Friday, June 1, 2-3pm: CENTRAL PARK beginning near Rockefeller Center
Saturday, June 2, 12-2pm: WALL STREET beginning near Greenwich and Fulton Street

Parmi les nombreux rêves que j’entretiens, il y a sans aucun doute la petite folie de créer un jour un théâtre. Si j’ai aujourd’hui la chance de travailler régulièrement dans un Centre Dramatique National, j’envie l’indépendance de ceux qui peuvent faire le choix de leurs projets artistiques sans compromis.

Un rêve qui semble possible si on en croit ce dossier trouvé sur le site de France 2:

cultureetloisirs.france2.fr/scene/dossiers/25049521-fr.php?page=accueil

Bon, le journaliste parle de crise de trop-plein mais en tant que théâtreuse et éternelle optimiste, j’y vois plutôt un signe positif: toutes ces compagnies trouvent les fonds et remplissent les incontournables normes de sécurité. Les théâtres parisiens sont passés de 100 à 160 entre 1990 et aujourd’hui. L’offre se diversifie et de nouveaux auteurs peuvent ainsi émerger.

Tout est évidemment très loin d’être rose. On se demande en particulier comment ces compagnies parviennent à réunir des fonds aussi importants (l’article parle de 75.000 euros de budget de fonctionnement annuel pour les plus petits théâtres) et comment survivent sur le long terme les structures de moins de 100 places. Un article à lire pour savoir comment fonctionnent ces salles et comment leurs directeurs se sont lancés.

Comme l’année dernière, le talentueux James Thiérrée a reçu une petite statuette pour son spectacle Au revoir parapluie. Voici pour le plaisir des yeux une petite vidéo de son précédent spectacle La Veillée des abysses:

Ca y est. La 21ème cérémonie des Molières est terminée. Les lauréats sont connus. Quelques bons spectacles sont primés. D’autres beaucoup moins bons. Mais bon, les résultats sont là:

Molière du comédien : Robert Hirsch dans « Le Gardien »

Molière du comédien dans un second rôle : Eric Ruf dans « Cyrano de Bergerac »

Molière de la comédienne : Martine Chevallier dans « Le Retour au désert »

Molière de la comédienne dans un second rôle : Catherine Hiegel dans « Le Retour au désert »

Molière de la révélation théâtrale féminine : Sara Giraudeau dans « La Valse des Pingouins »

Molière de la révélation théâtrale masculine : Julien Cottereau dans « Imagine-toi »

Molière du spectacle seul(e) en scène : Michel Aumont dans « A la porte »

Molière de l’auteur : Christian Siméon pour « Le Cabaret des hommes perdus »

Molière de l’adaptateur : Marcel Bluwal pour « A la porte »

Molière du metteur en scène : Denis Podalydès pour « Cyrano de Bergerac »

Molière du décorateur-scénographe : Eric Ruf pour « Cyrano de Bergerac »

Molière du créateur de costumes :Christian Lacroix pour « Cyrano de Bergerac »

Molière du créateur lumière :Stéphanie Daniel pour « Cyrano de Bergerac »

Molière du théâtre privé : « Le Gardien » – Théâtre de l’Oeuvre

Molière du théâtre public : « Cyrano de Bergerac » – Edmond Rostand – Denis Podalydès

Molière du théâtre en région : « Au revoir parapluie » – James Thiérrée

Molière du théâtre musical : « Le Cabaret des hommes perdus » – Jean-Luc Revol

Molière du spectacle jeune public : »La mer en pointillés » – Serge Boulier.

Voici un dossier assez intéressant sur les nouveaux auteurs de théâtre et leur parcours du combattant:

cultureetloisirs.france2.fr/scene/dossiers/30246783-fr.php?page=accueil

Bonne lecture!

Un événement qui a l’air passionnant pour les petits veinards parisiens, le samedi 5 mai 2007 à 11h au Petit Théâtre de la Colline :

« Lire et jouer Thomas Bernhard » par les comédiens des spectacles Au But et Le Président.

La rencontre commencera par la lecture de textes de Thomas Bernhard suivie d’une discussion avec Blandine Savetier et Guillaume Lévêque. Pour ceux qui auront pu y assister (je suis dans le sud pour une création), n’hésitez pas à nous en faire profiter…

Entrée libre sur réservation au 01 44 62 52 00 ou contactez-nous@colline.fr

Pour les fans de Jan Lauwers, voici La Poursuite du vent que l’on avait pu découvrir l’année dernière au Festival d’Avignon.

Dans ce texte autobiographique, la poétesse Claire Goll, qui fréquente la mouvance surréaliste livre les secrets d’une vie étonnante, jalonnée de rencontres avec des personnalités telles que Joyce, Dali, Cocteau, Chagall, Malraux, Héléna Rubinstein… Commérages et commentaires personnels incisifs ont fait de La Poursuite du vent un texte largement controversée à sa sortie. Il est l’occasion pour Viviane de Muynck, l’actrice muse de Jan Lauwers et de la Need Company, de réaliser un solo d’une grande justesse. La mise en scène et la scénographie de Jan Lauwers sont étonnamment dépouillées. La comédienne évolue sur un plateau nu surplombé d’une série de spots.

Ceux qui, comme moi, auraient pu être déçus de ne pas trouver dans la Poursuite du Vent la folie et l’énergie du spectacle La Chambre d’Isabella prendront plaisir à découvrir une nouvelle facette du talent de Jan Lauwers. Viviane de Muynck vaut à elle seule le déplacement. J’attends vos impressions.

Les Abbesses. 3, 4, 5 mai à 20h30.
31, rue des Abbesses
Paris 18
01 42 74 22 77

ik402b.jpg
Digital Diaries est un voyage aux limites de la réalité, troublant et ludique, à ne manquer sous aucun prétexte.

« La réalité c’est ce qui refuse de disparaître quand on a cessé d’y croire » Philip K. Dick, « Valis » Digital Diaries est l’expérience que nous offrent Catherine Ikam et Louis Féri à La Maison Européenne de la photographie à Paris du 14 mars au 3 juin 2007.

Un voyage hors du temps dans un monde de personnages virtuels aux expressions étrangement humaines. Deux visages numériques s’embrassent à pleine bouche avant de se fondre l’un dans l’autre. C’est la très réussie vidéo Deep Kiss.

Dans le dispositif Elle, le personnage virtuel est le double numérisé d’une jeune femme qui s’approche des visiteurs, sourit ou se détourne. Un peu plus loin, Catherine Ikham nous permet un moment d’intimité avec Oscar, qui intéragit en face à face.

Dans Identité III, chaque visiteur, filmé sous de multiples angles par des caméras équipées de focales différentes, redécouvre la réalité de son visage éclaté sur 9 moniteurs. L’installation Digital Diaries, nous propulse au coeur de la mémoire humaine grâce à des lunettes en 3D. Chacun peut évoluer à travers une base d’images collectives ou personnelles, portes vers un passé morcellé.

Plus qu’une expérience ludique ou une extraordinaire réalisation technologique, cette exposition de Catherine Ikam et Louis Fléri interroge le réel en rapprochant numérique et vivant de façon troublante. On en sort perturbé avec un regard sur l’humain légèrement décalé.

Sur Catherine Ikam:

Depuis les années 80, Catherine Ikam revisite les archétypes de notre société à travers le prisme des technologies : Fragments d’un archétype et Identité III, créées en 1980 au Centre Pompidou, ont été deux pièces fondatrices de l’art vidéo en France.

L’irruption du numérique, du  »temps réel », et de son cortège de leurres la conduiront à inventer avec Louis Fléri des environnements et des personnages virtuels, sculptant des espaces mentaux en perpétuelle évolution : « Valis » de Philip K. Dick, opéra vidéo commandé à l’occasion du 10e anniversaire du Centre Pompidou en 1986, L’Autre, premier personnage virtuel créé en 1992 pour la Fondation Cartier, Elle, créée en 1999 pour l’exposition « Portraits Réel/virtuel » à la Maison Européenne de la Photographie, Oscar, présenté en 2005 à Shanghai, ou encore Digital Diaries, réalisé en 2006 au Studio National des arts contemporains du Fresnoy.

La Maison Européenne de la Photographie. 82 rue François Miron. 75004 Paris. Téléphone: (33) 01 44 78 75 00